joris Abadie
Le but de ces quelques lignes est de présenter l'avantage d'étudier quelques langues étrangères. L'avantage est entendue sous la forme première en rapport avec l'esprit.
Quelques mots :
Alex Bain affirme dans son bel ouvrage " La science de l'éducation " : " pour présenter à l'esprit d'un élève un but distinct, et surtout pour proportionner la difficulté du travail à son degré de développement intellectuel, l'étude des langues me semble bien au-dessous de la plupart des autres études ". En ces termes, nous retrouvons le syllogisme du XIXéme qui s'applique encore de nos jours dans l'esprit d'un grand nombre. Ainsi, loin de comprendre, que l'ouverture aux langues permet l'approche de nouveaux concepts, de nouvelles formes d'algorithmes grammaticales, l'étude des langues étrangères reste considérée comme étant de moindre importance. Comme si cela ne suffisait et pour justifier l'intérêt que certains apportent à cette science, Bain continue le texte en ces termes : " La connaissance de notre langue exige celle des langues ancienne;- Cette affirmation doit s'appliquer ou aux vocables de la langue anglaise, ou à la grammaire et à la construction de la phrase. Pour les vocables, il s'agit des mots latins et grecs qui se trouvent dans la langue anglaise. Comme il y a en anglais plusieurs milliers de mots qui viennent directement du latin, on peut supposer qu'il faut remonter directement à la source et apprendre le sens de ces mots dans la langue mère. Mais qui nous empêche d'apprendre ce sens tel qu'il se présente dans notre propre langue ? Quelle économie de travail y a-t-il à l'apprendre autre part ? Nous répondrons, en faisant toutefois une réserve sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure, que c'est la première de ces alternatives qui donne la plus grande économie, et cela pour des raisons bien évidentes. D'abords, si nous apprenons des mots latins tels qu'ils se présentent en anglais, nous nous bornerons à ceux qui ont été réellement introduit dans la langue anglaise ; au contraire, si nous apprenons la langue latine dans son ensemble, il nous faudra étudier un grand nombre de mots qui n'ont jamais été introduits dans notre langue." La dessus monsieur Bain développe l'argument que dans le temps certains mots ont changé de sens ou évolué. Il reprend en ses termes, ce que Victor Cousin avait si bien décrit et appelé l'effet historique, et que je nomme le deuxième principe. Mais de tout ceci ressort une incompréhension des mécanismes des termes tant utile à notre raisonnement. Car comment dire que l'étude complète d'une langue étrangère est inutile ? Car comment peut-on enlever le terme au concept qui l'a créé ? La phrase est un tout, elle est construite selon des lois, des mécanismes précis, des algorithmes particuliers, elle représente un concept, le terme seul en prend son sens entier. Comment vouloir faire vivre un poisson hors de l'eau ? Comment vouloir sortir un terme de la phrase qui lui donne son sens ?
Andre pierre jocelyn
Si nous regardons la définition du dictionnaire à " terme", nous avons : " Mot, syntagme, symbole ou formule désignant un concept propre à un domaine d'emploi. Aussi appelé unité terminologique." Mais en y regardant de plus près, nous nous apercevons que ce symbole est indispensable à la raison. Nous nous apercevons que les mécanismes de ce symbole vont avoir une influence directe sur notre raisonnement. Ainsi, c'est avec le plus grand soin, et avec la plus grande attention que nous allons manier ces mécanismes, car notre raison en dépend. Ce symbole permet tout d'abords l'effet de mise en mémoire, et donc nous permet de créer le concept de temps, de changement, d'évolution. Ces symboles, une fois créés, permettent de communiquer, en premier avec soi-même, en second avec les autres, suite à la création d'une base d'échange. Là est la force d'apprendre d'autres langages, car les concepts et les mécanismes de bases d'échanges varient selon les langages. Ces différentes variations permettent d'autres conceptualisations, permettent à la pensée d'évoluer dans des niveaux qu'une seule langue jamais ne permet. Ainsi l'apprentissage des langages, permet de se libérer des dogmes, et induit une créativité qui surprend le commun des mortels. La richesse humaine étant sans limites identifiées, aucune autre science ne peut l'égaler. En ceci, je suis en toute opposition aux affirmations d'Alex Bain..
Les termes sont limités par trois lois ou principes :
Le premier principe de Bossuet qui dit qu'un terme ne peut représenter qu'un seul concept.
Le deuxième principe de Cousin qui dit que chaque terme change de sens en fonction
des connaissances du moment, de l'époque.
Et le troisième principe que je propose qui dit que le terme déforme le concept qu'il représente, ou encore que la modélisation est toujours restrictive et orienté en fonction de la perception, et par la même détruit le concept.
Les termes étant intimement liés aux concepts qu'ils représentent, ils ne pourront pas être utilisés en dehors de leur contexte. Ce qui signifie que pour pouvoir parler anglais, nous devons penser en anglais. Bien que l'utilisation de plusieurs supports permette l'apprentissage de concepts simples, le fait que les rapports humains sont si complexes, fait que seul l'expérimentation avec une personne possédant cette expérience particulière permet l'apprentissage de la langue étudiée. En d'autres termes, apprendre à penser ( parler ) dans une langue, nécessite la présence d'une personne pouvant communiquer cette expérience.
Comme tout est symbole, plus la description est parfaite, plus elle ferme les portes à d'autres concepts. La perception est historique, et évolue dans le temps, le parfait d'aujourd'hui est l'imparfait de demain, plus nous affinons dans un sens de perception, plus nous négligeons les nombreuses autres possibilités de perception. Le symbolisme en trouve ainsi ses limites, qu'il n'est qu'enfant d'une perception orientée. Plus celle-ci est orientée, plus celle-ci se nomme dogme.