LES CAUSES FINALES


joris Abadiejoris Abadie

CHAPITRE PRELIMINAIRE
LE PROBLEME.


Le terme de cause finale ( causa finalis ) a été introduit dans la langue philosophique par la scolastique « Aristote ne l'emploie jamais ; il dit : le but, le en vue de quoi, mais jamais la cause finale. Il en est de même des autres causes qu'il désigne toujours par des substantifs. Ce sont les scolastiques qui ont transformé ces substantifs en adjectifs : causa materialis, efficiens, formalis, finalis. ». Il signifie le but ( finis ) pour lequel on tend, et qui peut être par conséquent considéré comme une cause d'action ou de mouvement. Aristote l'explique ainsi : « Une autre sorte de cause, dit-il, est le but, c'est-à-dire ce en vue de quoi se fait l'action : par exemple, en ce sens, la santé est la cause de la promenade. Pourquoi un tel se promène-t-il ? c'est, disons nous, pour se bien porter ; et en parlant ainsi, nous croyons nommer la cause « Phys. 1. II, c. 3. Janet ».
Examinons de près le caractère propre et singulier de ce genre de cause. Ce qui la caractérise, c'est que, suivant le point de vue où l'on se place, le même fait peut être pris soit comme cause, soit comme effet. La santé est sans doute la cause de la promenade ; mais elle en est aussi l'effet. D'une part la santé n'arrive qu'après la promenade, et par elle : c'est parce que ma volonté, et, par ses ordres, mes membres ont exécuté un certain mouvement, que le bien-être s'en est suivi ; mais d'un autre côté, en un autre sens, c'est pour obtenir ce bien-être que je me suis promené : car sans l'espoir, sans le désir, sans la représentation anticipée du bienfait de la santé, peut-être ne serais-je pas sorti, et mes membres seraient-ils restés en repos. Un homme en tue un autre : en un sens, la mort de celui-ci a eu pour cause l'action de tuer, c'est-à-dire l'action d'enfoncer un poignard dans un corps vivant, cause mécanique sans laquelle il n'y aurait point de mort ; mais réciproquement cette action de tuer a eu pour cause déterminante la volonté de tuer ; et la mort de la victime, prévue et voulue d'avance par le coupable, a été la cause déterminante du crime. Ainsi une cause finale est un fait qui peut être en quelque sorte considéré comme la cause de sa propre cause « annotations Andre p.j. : En 1993, j'ai observé et écrit sur mon mémoire concernant la mécanique des fluides que le phénomène apparaissait provocant un nouveau phénomène qui entretenait et amplifié le premier phénomène; à l'époque je ne savais même pas l'existence de Paul Janet, mais déjà je peux en conclure deux choses a) des phénomènes physique répondent aux lois de l'entendement, b) avec cent ans d'écart et sans consultation Mr Janet décrit une loi d'origine du raisonnement qui est identique à une loi d'origine que j'ai observé sur les fluides »mais, comme il est impossible qu'il soit cause avant d'exister, la vraie cause n'est pas le fait lui-même, mais son idée. En d'autre termes, c'est un effet prévu, et qui n'aurait pas pu avoir lieu sans cette prévision « En poussant plus loin l'analyse, on peut distinguer avec Hartmann ( philosophie des Unbewussten, Introd. C. II ), quatre moments dans la cause finale : 1° la représentation du but ; 2° la représentation des moyens ; la réalisation des moyens ; 4° la réalisation du but. D'où il suit que l'ordre d'exécution reproduit, en sens inverse, l'ordre de représentation : d'où il suit encore que ce qui est le dernier dans l'exécution ( le but ) est le premier dans la conception ( l'idée du but ). C'est ce qu'exprime cet axiome scolatique : Quod prius est in intentione ultimum est in executione. ».
A la vérité, ce serait affirmer beaucoup et dépasser peut-être les limites de l'expérience que d'exiger, pour toute espèce de dut, une prévision expresse dans l'agent qui poursuit ce but. On signalera par exemple le phénomène de l'instinct, où il est de toute évidence que l'animal poursuit un but, mais sans savoir qu'il en poursuit un, et sans se l'être représenté préalablement dans son imagination, non plus que les moyens, infaillibles cependant, par lesquels il peut l'atteindre. Généralisant cette difficulté, on dira peut-être que, même en s'élevant à la cause première de l'univers, on n'a pas plus de raison de l'imaginer comme une intelligence qui prévoit un effet que comme un instinct qui y tend sûrement, mais aveuglément, par une nécessité intrinsèque.
Nous n'avons pas à nous engager encore dans ces difficultés prématurées ; disons seulement que pour donner une idée nette de la cause finale, il faut d'abord se la représenter dans le cas le plus saillant et le plus saisissable, c'est-à-dire dans la conscience humaine. Diminuez maintenant progressivement par l'imagination le degré de prévision expresse qui préside à la recherche de l'effet, vous arriverez peu à peu à cette perception obscure et sourde dont parle Leibniz, et qui n'est autre chose que l'instinct lui-même, à cette sorte de somnambulisme inné, comme l'appelle Cuvier, qui préside d'une manière infaillible aux actions de l'animal : à un degré inférieur encore vous trouverez la tendance de toute matière organisée à se coordonner conformément à l'idée d'un tout vivant. La conscience réfléchie n'existe donc pas en fait partout où nous rencontrons ou croyons rencontrer les buts dans la nature ; seulement, partout où nous supposons de tels buts, nous ne pouvons nous empêcher de concevoir l'effet final comme représenté d'avance, sinon sous une forme réfléchie et expresse, au moins d'une manière quelconque, dans l'agent qui le produit. Pour qu'un fait soit appelé cause finale, il faut que toute la série des phénomènes qui est appelée à le produire, lui soit subordonnée. Ce phénomène, non encore produit, règle et commande toute la série : ce qui serait manifestement incompréhensible et contraire à toute loi de causalité, s'il ne pré-existait pas en quelque façon, et d'une manière idéale, à la combinaison dont il est à la fois la cause et le résultat. Reprenant et corrigeant la définition données plus haut, nous dirons donc que la cause finale, telle qu'elle nous est donnée dans l'expérience est un effet, sinon prévu, du moins prédéterminé « C'est ainsi que Hegel définit lui-même la finalité : das vorherbestimmte, Phil. De la nat, § 366. », et qui, en raison de cette prédétermination, conditionne et commande la série de phénomènes dont il est en apparence la résultante : c'est donc, encore une fois, un fait qui peut être considéré comme la cause de sa propre cause. Ainsi, en un sens, l'œil est la cause de la vision ; en un autre sens, la vision est la cause de l'œil. On se représentera donc, ainsi que l'a dit Kant, la série des causes finales comme un renversement de la série des causes efficientes. Celle-ci va en descendant, celle-là en remontant. Les deux séries sont identiques ( c'est du moins ce qu'il est permis de supposer à priori ) ; mais l'une est inverse de l'autre. Le point de vue mécanique consiste à descendre la première de ces deux séries ( de la cause à l'effet ) ; le point de vue téléologique, ou des causes finales, consiste à le remonter ( de la fin aux moyens ). La question est de savoir sur quoi se fonde la légitimité de cette opération régressive.
On sait que toutes les écoles sont d'accord pour admettre certaines maximes ou vérités, appelées vérités premières, principes premiers ou fondamentaux, qui, pour les uns sont déposées à priori dans l'intelligence humaine, et pour les autres sont le fruit d'une expérience tellement universelle qu'elle équivaut dans la pratique à l'innéité ; mais qui de part et d'autre sont reconnues comme tellement évidents et tellement impérieuses que la pensée est absolument impossible sans elle. Ce sont par exemple : le principe d'identité ; le principe de causalité et le principe de substance ; le principe d'espace et le principe de temps. Voici les formules les plus simples et les plus claires qui servent à les exprimer : « Nulle chose n'est, en même temps, et considérée sous le même point de vue, elle-même et son contraire. » - « Nul phénomène sans cause ; nul mode sans substance. » - « Tout corps est dans l'espace ; tout événement a lieu dans le temps. »
La question que nous avons à résoudre est celle-ci : parmi ces vérités premières, ou principe fondamentaux, faut-il compter encore, comme on le fait souvent, un autre principe appelé principe des causes finales ? Y a-t-il un principe des causes finales ? Quel est-il ? Quelle en est la formule ? Fait-il partie de ces principes nécessaire et universels sans lesquels il est impossible de penser ? Ou ne serait-il qu'un cas particulier de l'un d'entre eux ?
Remarquons d'abord que l'on n'est pas bien d'accord sur la formule même de ce que l'on appelle le principe des causes finales. Pour le principe de causalité, nulle difficulté : « Point de phénomène sans cause. » Par analogie, on devra formuler le principe des causes finales de cette manière : « Rien ne se produit sans but ; tout être a une fin ( Si on disait : ( Tout moyen suppose une fin ), comme on le fait quelque-fois, ce serait une pure tautologie.). » Ce qu'Aristote exprimait ainsi : « La nature ne fait rien en vain. » Il suffit d'exprimer en ces termes le principe des causes finales pour voir d'abord qu'il n'est pas du même genre que le principe de causalité. Th. Jouffroy, recherchant dans son Cours de droit naturel les vérités sur lesquelles repose l'ordre moral, nous dit : « La première de ces vérités, c'est le principe que tout être a une fin. Pareil au principe de causalité, il en a toute l'évidence, toute l'universalité, toute la nécessité ; et notre raison ne conçoit pas plus d'exception à l'un qu'à l'autre. » Malgré la haute autorité de Jouffroy, nous sommes obligé d'avouer que le principe énoncé ici, à savoir que « tout être a une fin, » ne nous paraît avoir ni l'évidence, ni la nécessité du principe de causalité, à savoir que « tout ce qui se produit a une cause. » Si on entend par fin un certain effet résultant nécessairement d'une certaine nature donnée, en ce cens tout être a une fin, car tout être produit nécessairement ce qui est conforme à sa nature ; mais si par fin on entend un but pour lequel une chose a été faite, ou vers lequel elle tend, il n'est pas évident par soi-même que la pierre ait un but, que le minéral en ait un. Sans doute, pour celui qui conçoit la nature comme l'œuvre d'une providence, il sera certain que tout a été créé pour un but ; et le caillou lui-même n'aura pas été fait en vain ; mais alors le principe des causes finales n'est qu'un corollaire de la doctrine de la Providence : ce n'est pas un principe à priori, un principe nécessaire et universel, un principe premier. La doctrine d'une fin universelle des choses, en conséquence de la doctrine de la Providence, ne peut donc pas être donnée comme évidente par soi.
Insistons sur cette différence du principe de causalité et du principe des causes finales. Si je contemple la chaîne des Alpes, et les formes innombrables, étranges et compliquées qu'ont prises les pics dont se compose cette chaîne, la loi de causalité me force à admettre que chacune d'elles, si accidentelle qu'elle puisse paraître, a sa cause déterminée et précise ; mais je ne suis nullement forcé d'admettre que chacune de ces formes, ici pointues, là échancrées, là arrondies, a une fin et un but. Soit une éruption de volcan : chaque ruisseau de lave, chaque exhalaison, chaque bruit, chaque fulguration a sa cause propre ; et le plus fugitif de ces phénomènes pourrait être déterminé à priori par celui qui connaîtrait rigoureusement toutes les causes et toutes les conditions qui ont amené l'éruption ; mais vouloir attribuer à chacun de ces phénomènes en particulier un but précis et absolument impossible. Dans quel but telle pierre est-elle lancée à droite plutôt qu'à gauche ? Pourquoi telle émanation plutôt que telle autre ? c'est ce que personne ne se demande en réalité. On pourrait citer mille autres exemples : pourquoi, dans quel but, les nuages poussés par le vent prennent-ils telle forme plutôt que telle autre ? pourquoi, dans quel but, la maladie appelée folie produit-elle telle divagation plutôt que telle autre ? Dans quel but un monstre a-t-il deux têtes, et un autre n'en a-t-il point ? Voilà mille cas, où l'esprit humain cherche les causes, sans se préoccuper des fins. Je ne dis pas seulement qu'il les ignore ; je dis qu'il n'y pense pas, et qu'il n'est pas forcé d'en supposer ; tandis que pour les causes, même quand il les ignore, il sait cependant qu'elles existent, et il y croit invinciblement.
Sans doute, l'esprit humain peut appliquer l'idée de finalité même aux cas précédents, et par exemple, croire que c'est pour un but inconnu qu'il y a des montagnes, qu'il y a des volcans, qu'il y a des monstres,etc . Je ne nie pas qu'il ne le puisse, je dis qu'il n'y est pas forcé, comme il l'est pour la causalité proprement dite. La finalité, dans ces différents cas, n'est pour lui qu'un moyen de se représenter les choses, une hypothèse qui lui plaît et qui le satisfait, un point de vue subjectif auquel il peut s'abandonner comme il peut s'y refuser, ou encore la conséquence d'une doctrine que l'on croit vraie : au contraire la causalité est un loi nécessaire de l'esprit, loi objective de tous les phénomènes sans exception, loi nécessaire et partout vérifiée par la reproduction constante des phénomènes dans les mêmes condition : en un mot, pour employer l'expression de Kant, la finalité dans les exemples cités, n'est qu'un principe régulateur ; la causalité est toujours un principe constitutif.
En outre, lors même qu'on suppose que tous les grands phénomènes de la nature ont leurs causes finales, on ne l'admet que pour le phénomène pris en gros, mais non pour chacun de ses détails. Par exemple, étant donné qu'il faut des volcans, et que cela est bon, il s'ensuivra nécessairement des éruptions qui amèneront mille accidents particuliers ; mais chacun de ces accidents a-t-il donc sa cause finale ? c'est ce qu'il est difficile de croire. Le phénomène général étant supposé utile, les causes qui le produisent doivent se répercuter d'une manière infinie dans un million de petits faits particuliers qui n'ont de valeur et de signification qu'autant qu'ils font partie de l'ensemble, mais qui, pris en eux-mêmes, ne sont que des effets, et non des buts.
Pour emprunter une comparaison à l'expérience humaine, lorsque par un mélange détonnant nous faisons sauter des quartiers de roches pour nos routes ou nos chemin de fer, évidemment la seule chose qui puisse être appelée un but, c'est le phénomène général de l'explosion ; mais que cette explosion brise la pierre en mille morceaux, ou en deux mille, que ces morceaux soient rond, carrés ou pointus, qu'ils soient transportés à gauche ou à droite, cela importe peu à l'ingénieur. Ces détails ne l'intéressent qu'en tant qu'ils pourraient troubler le phénomène général, ou amener tel ou tel malheur ; mais ses précautions une fois prises, nul ne peut dire que tel effet, pris en soi, soit une fin ou un but : et cependant, encore une fois, chacun de ces accidents, si minime qu'il soit, a une cause.
S'il y a dans l'univers un grand nombre de phénomènes qui ne suggèrent en aucune manière l'idée d'un but, en revanche il en est d'autres qui, à tort ou à raison, provoquent cette idée impérieusement et infailliblement : tels sont les organes des êtres vivants, et surtout des animaux supérieurs. Pourquoi cette différence ? Qu'y a-t-il de plus dans ce cas que dans le cas précédent ? Si le principe de finalité était universel et nécessaire comme le principe de causalité, ne l'appliquerait-on pas partout comme celui-ci, et avec la même certitude ? Il n'y a point de ces différences pour les causes efficientes. Partout on affirme qu'elles existent, et on l'affirme également. Il n'y a pas de phénomènes qui soient plus évidemment des effets que d'autres. Nous en connaissons ou nous n'en connaissons pas la cause ; mais, connue ou inconnue, elle est ; et elle n'est pas plus probable ici que là. Au contraire, ceux-là mêmes qui affirment qu'il y a finalité partout, reconnaissent qu'elle se manifeste davantage dans le règne animal et végétal que dans le règne minéral ; et si l'on était réduit à celui-ci, et que l'homme s'oubliât lui-même, l'idée de finalité ne se présenterait peut-être pas à l'esprit. On voit par là combien la finalité diffère de la causalité : celle-ci est un principe ; celle-là n'est vraisemblablement que la conséquence d'une induction.
Un philosophe contemporain pense, comme Jouffroy, que le principe de finalité a la même évidence que celui de causalité ; il résume à la fois l'un et l'autre dans une seule et même formule : " Tout ce qui arrive, dit-il, ne vient pas seulement de quelque part, mais va aussi quelque part." ( Ravaison, Rapport sur la philosophie du XIXéme siècle, p. 239. Ce principe semble traduit de Plotin : Ennéade v. I, 6.). Cette proposition sans doute est incontestable ; seulement, en tant qu'elle est évidente, elle n'implique pas nécessairement la finalité ; et réciproquement, en tant qu'elle serait entendue dans le sens de la finalité, elle ne serait plus évidente. Il est certain qu'un corps en mouvement va quelque part : mais le terme de ce mouvement est-il le résultat ou un but ? C'est là la question. Est-ce comme poussé ou comme attiré que ce corps va quelque part ? ou, s'il est poussé, est-ce par un autre corps, ou par une volonté qui a un but ? Tout cela reste en suspens ; c'est là précisément le problème. " Nous concevons comme nécessaire, dit le même auteur, que la cause renferme avec raison du commencement la raison aussi de la fin où tend la direction ." Rien n'est plus vrai encore que cette proposition ; mais on peut l'entendre aussi bien dans le sens de Spinosa que dans le sens d'Aristote ; il reste toujours à savoir si le terme de la direction est contenu dans la cause comme conséquence ou comme un but ; si c'est un développement logique, ou une préordination voulue ? Et dire que la direction tend vers la fin, c'est supposer ce qui est en question.
Nous admettons pour notre part, avec Aristote que " la nature ne fait rien en vain," avec Jouffroy que " tout être a un but," avec M. Ravaison " que tout mouvement va quelque part." Mais, ce ne sont là, à nos yeux, que des vérités inductives, des généralisations de l'expérience. Voyant, en effet, dans certains cas déterminés, des rapports de moyens et de fins très évidentes, ou qui nous paraissent tels, nous passons par extension à d'autres qui le sont moins, et de là à tous les faits de la nature, en vertu de notre tendance naturelle à généraliser. C'est ainsi qu'Aristote a formé la maxime :ουδεν  ματην ; l'histoire naturelle lui ayant montré un nombre considérable de faits où la nature a évidement un but, il s'est cru autorisé à généraliser cette maxime dont la nature lui avait fourni de si fréquentes vérifications.
La finalité n'est donc pas pour nous un principe premier : c'est un loi de la nature, ontenue par l'observation et par l'induction.




α    ( β   ϐ )   γ  δ  ε    ζ   η   θ   ι   κ   λ    μ  ν   ξ    ο   π   ρ   ( σ  ς )     τ   υ   φ    χ   ψ     ω